vendredi 7 décembre 2012

The Texas Slavery Project.




Ayant parcouru quelques billets traitant de ce site, je vais éviter d’être redondant. Le projet annoncé est “to take a deep look at the expansion of slavery in the borderlands between the United States and Mexico in the years between 1837 and 1845. The project offers a number of digital tools that allow users to explore the changing face of slavery in early Texas.”  Nous sommes bien dans un projet d’histoire quantitative tel que le permettent des sources nombreuses dument référencées et accessibles (Onglet Primary sources).

L’ergonomie du site est très séduisante et nous permet d’explorer les possibilités qu’ouvrent les outils numériques dans le traitement mais surtout dans la présentation des data qui intègrent les SIGs. Ce qui est remarquable est l’interactivité apporté à la manipulation des data. 



Ici sur une seule fenêtre nous pouvons croiser des informations spatialisées et des graphiques associés. De plus, la carte évolue dans le temps grâce au curseur en bas de la fenêtre. 
Dans « Graph the TSP database »,  nous pouvons croiser les courbes et choisir nous-mêmes les critères (villes et nombre d’esclaves par propriétaires par exemple) :



Le seul problème à mes yeux est que le site laisse l’internaute bien seul face à toutes ses données et qu’à aucun moment à ma connaissance il n’y a problématisation. Le site reste circonscrit au traitement de l’information mais pas à son interprétation. Est-il alors destiné aux seuls spécialistes de la question de l’esclavage au Texas ? Il aurait été souhaitable qu’un ou plusieurs essais soient produits pour éclairer sur les tenants et les aboutissements d’un tel projet. Quels sont les hypothèses qui ont prévalues à ce type de travail ? Quelles en sont les conclusions temporaires?  Quels sont les perspectives de recherche ? On a parfois l’impression qu’il s’agit aussi d’une « vitrine » qui expose un produit alléchant et qui cherche à mettre en valeur l’équipe de recherche et l’université qui chapeaute tout ça. Le système universitaire américain est ainsi fait : il faut savoir se vendre dans le marché concurrentiel des « colleges ». N’est-ce pas un travers possible de l’histoire numérique ? En revanche on ne peut être qu’impressionné par les moyens importants mis en place pour produire un tel site. Mais nous restons un peu au milieu du gué et donc sur notre faim. En comparaison le site « the differences slavery made » apporte un éclairage non seulement méthodologique mais aussi un état des lieux des questions en jeu (dans Summary of argument).
Finalement l’intérêt que je vois pour ce site est pédagogique : faire plancher les étudiants américains sur l’esclavage à partir d’une base de données conséquente mais bien mise en valeur. Je leur souhaite bien du courage !

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