De cet essai, il ne sera pas question de technique.
Powerpoint est un logiciel suffisamment intuitif pour se passer de mode
d’emploi. En revanche, Ici comme ailleurs c’est en forgeant que l’on devient
forgeron. Il me parait indispensable de jouer avec toutes les
fonctionnalités qui se présentent dans les onglets. Il est très simple
par exemple d’habiller les diapos avec des styles prédéfinis.
De mon point de vue, un bon Powerpoint doit rimer avec … counterpoint.
Je m’explique. Dans un exposé il y a toujours un discours oral calé sur un
diaporama qui défile. En aucun cas le premier ne doit être le décalque du
deuxième. Si le discours est très didactique, à mon sens, le diaporama doit
faire vibrer d’autres cordes tout en restant évidemment solidement arrimé au
premier. Et vice versa. Les deux zones du cerveau doivent fonctionner !
Les relations qui lient le visuel avec l’auditif se font sur le mode de la
complémentarité voire du … contrepoint. Le diaporama ne doit pas être une
simple illustration. Un bon Powerpoint est une mise en scène de la
pensée. Elle articule le discours oralisé, la voix et la gestuelle du
conférencier, et le visuel. Visuel qui lui-même utilise de l’écrit, des images,
et on l’oublie trop souvent, des animations, des effets de transition, des
couleurs, des styles de police, du son, des effets d’accentuation, de zoom,
bref de tout ce qui constitue une scénographie. Et de ce point de vue, il ne
faut pas avoir peur de faire montre d’une certaine sensibilité artistique.
Cette dialectique entre son, images, audio, écrit, se doit certes de
produire du sens mais pas forcément de manière univoque. Un effet (Type
désintégration de l’image ou fondu enchainé) ne doit jamais être gratuit. La
forme doit épouser le fond. On peut aisément faire l’analogie avec le
cinéma et réfléchir au rapport fécond entre ce qui est montré dans le champ
visuel et suggéré par la bande son (dialogue, bruitage et musique). En matière
de B.O, êtes-vous plutôt Max Steiner ou Bernard Hermann ? Je suggère à
tous ceux qui veulent produire des powerpoints captivants de lire le livre
d’entretien de Truffaut avec Hitchcock. On pourrait faire les mêmes analogies
pour la bande dessinée et la musique. L’art du contrepoint selon Bach consiste
à croiser des lignes mélodiques complètement indépendantes qui suggèrent
une trame harmonique précise. On peut dire la même chose des voicings en
jazz …
D’autres écueils nous guettent. Il faut bien sûr éviter
d’obscurcir le propos ou de provoquer une surcharge cognitive chez
l’auditeur. Il s’agit de doser la densité d’informations ainsi que les
effets utilisés. Même si personnellement j’ai peu de goût pour les powerpoint
trop didactiques (genre petit a alinéa 3..), il est toujours bon de poser des
jalons dans un powerpoint qui agit alors comme une superstructure ou la colonne
vertébrale du discours (surtout quand ce dernier est confus !). C’est
d’ailleurs souvent comme cela qu’il est utilisé. Mais bon après tout, tout
dépend des intentions et de l’expérience du conférencier. En ce qui concerne
l’exercice de présentation demandé en Master2, je
pense que nous n’avons rien à démontrer. Ce n’est pas un mémoire version
réduite. Exit donc les références précises qui attesteront de la scientificité
de notre travail dans le mémoire. Le format court de 20 mn nous l’interdit et
de toute façon nous ne sommes ni en soutenance ni au colloque. En
revanche il s’agit bien d’une présentation destinée à initier, informer,
questionner, titiller la curiosité, intriguer le public bref rendre accessible
et sexy ce qui ne l’est pas pour un non-initié. C’est toute la
difficulté !
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