vendredi 11 janvier 2013

Mindmapping: the Brain



Travaillant sur les réseaux politiques, j’ai été amené à synthétiser sous forme de schémas les relations entre les différents types de réseaux. Pour cela j’ai utilisé Word 2010 qui présente un certain nombre de fonctionnalités. J’aurai souhaité mettre la main sur des logiciels de mind mapping comme Brain !   Ce logiciel (un standalone , yes !) permet d’organiser, de visualiser, de partager des informations et surtout de les mettre en relations (les liens apparemment peuvent être customisés). Je n’ai guère le temps hélas de mettre vraiment la main à la pâte avant notre séance de mercredi mais c’est très prometteur.  Que d’idées ! A en croire les auteurs thebrain permet de hiérarchiser et de visualiser ce que qui est important dans le contexte


            Une remarque intéressante:  il serait utile d’utiliser thebrain  pour mettre en relation différentes sources référencées par Zotéro avec différentes thématiques.   J’ai déjà eu l’occasion de dire que les possibilités de classement des références étaient assez limitées sur Zotéro.

            Ce logiciel permet aussi de faire du brainstorming digital. On peut balancer les idées et progressivement les agencer, les référencer (en attachant des fichiers ou des notes), les lier les unes aux autres. Bref faire autre chose que de l’onanisme égomaniaque  fut-il intellectuel (genre « ô miroir dis-moi mes pensées les plus profondes » ) , pratique qui n’est sans doute pas étrangère au succès de Thebrain (1 million d’utilisateurs tout de même).
C’est aussi un outil de conceptualisation, de construction d’idéal-types qui permet de mettre en exergue les attributs essentiels du concept et ceux qui sont secondaires ou anecdotiques. Exemple concret pour mon projet : c’est quoi se politiser pour un fonctionnaire Ewondo, un petit exploitant de Cacao Eton ou un marketboy bamiléké ? Tout un ensemble de pratiques sociales peuvent être ainsi référencés et schématisées. C’est aussi un excellent outil de prise de notes. 

            Il reste à savoir si Thebrain est bien adapté pour créer des schémas sociométriques c-à-d mettre en relation des individus et des groupes en fonction d’attributs communs (marqueurs identitaires,  religieux politiques, sociaux) et d’expérience communes (A rencontre B dans tel réunion ..). 
Cerise sur le Chapeau, comme Zotéro , on a accés à son « cloud » via le net en utilisant différentes machines (fonction synchronisation).


            Sous word mes schémas de réseaux sont un peu laborieux et surtout pas commode à retravailler. L’aspect dynamique de la chose est cruciale pour rendre intelligible des « configurations en perpétuel mouvement » dixit Norbert Elias, c'est-à-dire un « système mobile de place »[1]. Etant adepte de la formule « un bon schéma vaut mieux qu’un long discours », j’étais à la recherche d’un bon outil pour le faire.


[1] Elias Norbert, Qu’est-ce-que la sociologie?, [s. l.], Pocket, 2003.

Tag Crowd



TagCrowd  est un outil d’analyse de texte qui permet de calculer et de visualiser la fréquence des mots (Word cloud). Les usages sont variés.

J’ai testé les deux premiers usages en soumettant  les 75000 mots de mon mémoire actuel enregistré au format txt. Le problème qui s’est posé tout de suite  est la redondance de certains mots qui apparaissent (même famille, féminin/masculin , singulier /pluriel).  la fonction Group similar words n’est valable que pour l’anglais. Aussi il faut régulièrement nettoyer avec tout ce qui n’est pas significatif. J’ai ainsi enlevé (afrique, and, camerounais, camerounaise, coloniale ,français, francaise, furent, fut, in, of, part ,partis, politiques, reseau ,the. ). Mais du coup la fréquence de mots apparentés comme « France, français et française » est d’autant diminué. C’est vraiment dommage.


Cependant le moins que l’on puisse dire est que l’on a une idée assez exact de  mon sujet en un clin d’oeil. Je suis assez bluffé. Il y a des surprises intéressantes à analyser. Je me suis interrogé sur la fréquence du mot « Paris ». Il  correspond en fait aux références bibliographiques et à l’éditeur.

vendredi 7 décembre 2012

The Texas Slavery Project.




Ayant parcouru quelques billets traitant de ce site, je vais éviter d’être redondant. Le projet annoncé est “to take a deep look at the expansion of slavery in the borderlands between the United States and Mexico in the years between 1837 and 1845. The project offers a number of digital tools that allow users to explore the changing face of slavery in early Texas.”  Nous sommes bien dans un projet d’histoire quantitative tel que le permettent des sources nombreuses dument référencées et accessibles (Onglet Primary sources).

L’ergonomie du site est très séduisante et nous permet d’explorer les possibilités qu’ouvrent les outils numériques dans le traitement mais surtout dans la présentation des data qui intègrent les SIGs. Ce qui est remarquable est l’interactivité apporté à la manipulation des data. 



Ici sur une seule fenêtre nous pouvons croiser des informations spatialisées et des graphiques associés. De plus, la carte évolue dans le temps grâce au curseur en bas de la fenêtre. 
Dans « Graph the TSP database »,  nous pouvons croiser les courbes et choisir nous-mêmes les critères (villes et nombre d’esclaves par propriétaires par exemple) :



Le seul problème à mes yeux est que le site laisse l’internaute bien seul face à toutes ses données et qu’à aucun moment à ma connaissance il n’y a problématisation. Le site reste circonscrit au traitement de l’information mais pas à son interprétation. Est-il alors destiné aux seuls spécialistes de la question de l’esclavage au Texas ? Il aurait été souhaitable qu’un ou plusieurs essais soient produits pour éclairer sur les tenants et les aboutissements d’un tel projet. Quels sont les hypothèses qui ont prévalues à ce type de travail ? Quelles en sont les conclusions temporaires?  Quels sont les perspectives de recherche ? On a parfois l’impression qu’il s’agit aussi d’une « vitrine » qui expose un produit alléchant et qui cherche à mettre en valeur l’équipe de recherche et l’université qui chapeaute tout ça. Le système universitaire américain est ainsi fait : il faut savoir se vendre dans le marché concurrentiel des « colleges ». N’est-ce pas un travers possible de l’histoire numérique ? En revanche on ne peut être qu’impressionné par les moyens importants mis en place pour produire un tel site. Mais nous restons un peu au milieu du gué et donc sur notre faim. En comparaison le site « the differences slavery made » apporte un éclairage non seulement méthodologique mais aussi un état des lieux des questions en jeu (dans Summary of argument).
Finalement l’intérêt que je vois pour ce site est pédagogique : faire plancher les étudiants américains sur l’esclavage à partir d’une base de données conséquente mais bien mise en valeur. Je leur souhaite bien du courage !

lundi 3 décembre 2012

Usage(s) de Zotéro

J’utilise Zotéro depuis un an et si sa prise en main  est un peu fastidieuse au début, il faut bien admettre que sa maîtrise nous fait gagner un temps précieux par la suite. Il n’y a pas d’histoire sans référencement et la gestion des bibliographies, des notes infrapaginales, des sources écrites, des citations, bref de tout ce qui fait la « scientificité » de notre travail (en ce qu’elle permet le jugement des pairs) est un travail particulièrement fastidieux surtout si nous voulons le mener avec rigueur. Zotéro le permet et je vais en présenter certains aspects. Pour la présentation générale et ses différentes fonctionnalités visionner le clip sur Zotéro.org.
            Tout d’abord, il est nécessaire de faire tourner Mozilla firefox avant de lancer zotéro standalone. Comme j’utilise deux ordinateurs, un fixe et un portable, j’ai eu des problèmes de synchronisation au début et les exportations ne sont pas commodes. La solution que je recommande et d’installer firefoxportable sur une clé USB  et paramétrer Zotéro pour créer le répertoire sur la clé. Plus de problème depuis, Zotero est disponible partout !
            Il est nécessaire ensuite d’installer un plugin sur Firefox pour « aspirer » les références en un clic. Veiller toutefois à contrôler que tous les champs  soient correctement référencés, on a parfois des surprises. Cette facilité d’accumuler les références peut se révéler un piège à la longue. La profusion nécessite un travail de classement. Et le travail de hiérarchisation ne semble pas possible avec Zotéro : dommage qu’il n’y ait pas un système de favoris ou de marqueurs….  Pour la bibliographie concernant mon mémoire, j’ai commencé par créer des collections par thèmes. La difficulté est que bien des ouvrages couvrent différents domaines et que s’il est aisé de référencer le même ouvrage dans différentes collections, dès que l’on édite une bibliographie cela génère des doublons. Aussi la meilleure solution me semble t-il est de rassembler les références sur un thème large (par exemple « Cameroun ») et de taguer chaque référence (marqueurs) ce qui permet de les retrouver rapidement (par exemple : politique, fait religieux, anthropologie, histoire urbaine, histoire militaire, ouvrages généraux, UPC, Yaoundé, Bamiléké, Ewondo  ect…). Une autre solution consiste à marquer les ouvrages « connexes ». D’autre part, il me parait important de distinguer les références lues et immédiatement disponibles pour les notes infrapaginales, des références à consulter ultérieurement. Aussi j’ai crée une collection « à consulter » et qui constitue en quelque sorte un programme de travail.
            Le plugin pour Word est bien utile et remplace la fonction « insérer une note en bas de page ». Mais on peut toujours procéder par glisser-déposer. Malheureusement on ne peut pas faire apparaître les champs comme on le voudrait dans les citations, ces derniers étant sélectionnés à l’avance.  Par exemple, je référence aussi mes archives sur Zotéro (sources primaires, orales, imprimées…) mais il est impossible de faire apparaitre la côte de l’archive bien que le champ existe. Astuce : copier-coller la côte (complète !) dans le champ « auteur ».
            Il y a tout de même des problèmes dans l’édition. D’abord le choix des styles, anglo-saxons pour la plupart. Il faut aller chercher et importer des styles francophones sur des sites d’utilisateur. Pas commode ! Par défaut, j’utilise « infoclio francophone ». Mais le vrai souci est que parfois les citations apparaissent  avec une majuscule au début de chaque mot. Une perte de temps pour rectifier…
            Il y a un aspect que je n’utilise pas et qui mériterait sans doute que l’on s’y arrête, c’est le système d’annotation. A vos plumes … je cherche à intégrer mes annotations réalisés sous PDF. Pour cela il faut la version pro payante que je suis en train d’évaluer.
             Une dernière chose importante : en créant un groupe Zotéro vous pouvez partager vos références (le mien s’appelle « politisation et réseaux au Cameroun 1944-1962 ») et les consulter directement sur le net, votre standalone étant automatiquement synchronisé avec le site. J’ai déjà trouvé un site similaire « histoire du Cameroun » et pu ainsi télécharger des références et des PDF intéressants.

Numérisation, gestion et exploitation informatisée d’un fonds d’archives.

Hi Folks ! I’m back from Africa. Time’s up to get cracking. Ma première contribution va traiter de l’utilisation de différents logiciels classiques dont la suite bureautique Microsoft dans le traitement et l’exploitation d’un grand nombre d’archives numérisées. Plusieurs chercheurs rencontrés en France et au Cameroun ont montré leur intérêt pour la technique que j’utilise.  Un constat tout d’abord, si tout le monde ou presque est familier avec ces logiciels, nous n’utilisons en général qu’une faible partie de leurs puissantes fonctionnalités. Pourtant, j’ai tendance à penser d’une bonne maîtrise de quelques logiciels de base vaut mieux qu’une prise en main souvent laborieuse de petits logiciels spécifiques à la durée de vie souvent limitée. On y gagne en efficience (temps + efficacité !).
Le recours à l’informatique dans mon cas s’imposait. Il n’est pas nécessaire d’être grand clerc pour comprendre que mon projet de mémoire sur le Cameroun colonial allait nécessiter des déplacements. Les sources sont éparpillées en différents lieux très éloignés les uns des autres : Paris, Aix en Provence et Yaoundé. Au vu des contraintes familiales, financières et professionnelles, il était clair que je ne pouvais pas exploiter les archives in situ. Il me fallait adopter des techniques modernes d’archivage par numérisation à l’aide d’un appareil photo numérique, d’un pied, et de quelques bons logiciels pour convertir les lourds fichiers JPEG en PDF correctement indexés par côte (Un PDF par cartons). La frustration qu’il y avait à ne pas étudier directement les documents originaux  est compensée par les facilités de la consultation sur ordinateur. Mais comment gérer efficacement l’accumulation de quelques 3000 clichés de documents d’archives?
Lors du dépouillement des archives; le tri sélectif des documents est fondamental et permet ensuite de gagner beaucoup de temps à la consultation.  Malheureusement, faute de temps, nous devons souvent nous contenter d’une lecture rapide en diagonale pour saisir la pertinence de tel ou tel feuillet. Une fois les lots constitués, nous pouvons passer à la numérisation : le pied garantit une stabilité du cadrage et il devient aisé de prendre une photo toutes les 3 ou 5 secondes. Il est impératif de régler l’appareil photo sur le mode « documents » et de choisir la meilleure résolution même si le JPEG est lourd. Une fois les fichiers récupérés sur l’ordinateur, je les ouvre avec Microsoft Picture Manager qui permet un traitement par lots : il est ainsi aisé de réorienter les photos et d’améliorer le contraste en un clic. Ensuite on fait un clic droit sur le lot de clichés sélectionnés qui permet de les basculer sur Microsoft Powerpoint obtenant ainsi une photo par page.

Il suffit ensuite d’exporter le document en PDF.  Nous effaçons alors le PowerPoint et toutes les photos qui ne servent plus à rien.  Le fichier PDF est léger ; aisément consultable et la qualité des photos optimale pour la lecture.
Lors de la lecture des PDF (de loin le plus gros du travail), j’utilise l’outil d’annotation d’Acrobate Reader pour mes prise de notes qui seront autant de marques pages.  Il est réellement dommage que nous ne puissions pas exporter les commentaires seuls. Les conseils sont les bienvenus.

Au niveau méthodologique, l’éclatement des sources écrites, leur caractère incomplet et lacunaire, le fait qu’il n’y ait quasiment aucune série complète qui vienne éclairer certains points, complexifie la tâche du chercheur et l’oblige à gérer l’accumulation d’informations très disparates (c’est surtout vrai pour les archives camerounaises qui sont peu ou mal classées).  Le travail d’indexation par les commentaires (ou mots clés) ne suffit pas. On risque de se noyer devant la masse des informations. Il faut sélectionner, hiérarchiser les données en un  système de  prises de notes qui se doit d’être à la fois pratique et facilement exploitable mais aussi pertinent, c'est-à-dire qui permette de donner une cohérence à l’ensemble.
A cet effet, Microsoft One note (http://office.microsoft.com/fr-fr/onenote/) est un intéressant outil de prise de note multimédia et multi sources. C’est un fait un classeur où on peut créer autant d’onglets et de sous-onglets que l’on veut, correspondant chacun à une thématique. Mon plan de mémoire se retrouve peu ou prou dans l’organisation du classeur mais je conseille d’organiser avec des thématiques plutôt que des titres et sous titres de sections toujours sujet à remaniement ( j’ai fait l’erreur !). Je peux dans chaque feuillet inclure du texte, des captures d’écrans, les commentaires d’archives, des photos, des vidéos, des liens hypertextes, des références bibliographiques (avec Zotéro), des questionnements divers… qui seront autant de points d’appuis pour la rédaction du mémoire. L’explorateur de documents est précieux : un fait particulier, une date, un personnage, un lieu, peut être retrouvé en quelques secondes.  


A bientôt…